L’Agence des produits de santé (Afssaps) a vivement recommandé, mardi, aux personnes qui ont pris du Mediator pendant plus de trois mois de consulter leur médecin traitant. Ce médicament pour diabétiques en surpoids, utilisé aussi par des non-diabétiques, aurait fait environ 500 morts en 33 ans de commercialisation, avant d’être interdit en novembre 2009.
Ces 500 décès ont été provoqués à la suite de valvulopathies, c’est-à-dire des atteintes cardiaques graves, provoquées par le Mediator. Ces chiffres de décès seront présentés ce matin à l’occasion d’une conférence de presse de l’Afssaps. En outre, 3500 personnes auraient été hospitalisées après avoir été traitées au Mediator.
Fabriqué par le laboratoire Servier, cet antidiabétique (dont le principe actif est le benfluorex) a été pris par deux millions de personnes depuis sa commercialisation en France en 1976. Il a aussi été vendu à des personnes, en majorité des femmes, qui voulaient perdre du poids. Ce médicament a été retiré du marché en France en novembre 2009 par les autorités sanitaires au motif « qu’il avait une efficacité modeste dans le traitement du diabète » et provoquait « un risque d’atteinte des valves cardiaques ». Mais il avait été interdit aux Etats-Unis depuis 1997, et en Espagne et en Italie depuis 2005.
Après ces nouvelles révélations, les autorités de santé vont devoir décider si elles doivent rappeler nommément des patients qui ont pris du Mediator. C’est ce que demande le député PS Gérard Bapt, rapporteur spécial de la mission santé de la commission des Finances de l’Assemblée nationale. Voilà en tout cas, pour Xavier Bertrand, qui a pris hier ses fonctions de ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé, un premier dossier brûlant.